Tara Goldberg

La Féminisme de Molière

            Pendant le dix-septième siècle, ou le Grand Siècle, les troupes de théâtre jouaient souvent des pièces pour le roi Louis XIV et les nobles à la cour de Versailles.  Des auteurs dramatiques comme Corneille et Racine ont écrit les tragédies, qui étaient très populaires.  Molière a écrit des comédies pendant une époque quand les tragédies régnaient au théâtre.  Il a gagné le patronage des aristocrates et de Philippe I, duc d'Orléans.  Molière a commencé à jouer ses pièces au Louvre et plus tard au Palais Royal, et il a réussi à faire rire les Parisiens.  Molière a élevé la comédie française en donnant des commentaires sociaux aux farces.  Après s'être marié, il a écrit la pièce L'Ecole Des Femmes en 1662, une grande réussite au théâtre. 

Dans cet essai, je me propose de discuter le féminisme de Molière et ses limites dans L'Ecole Des Femmes en explorant des éléments de l'intrigue et des représentations des personnages.  Molière a fait un commentaire sur la société avec cette pièce controversée.  Le protagoniste de cette comédie est Arnolphe, une figure de père pour Agnès.  Il a décidé de l'adopter quand elle avait quatre ans de se marier avec elle plus tard.  Sa femme idéale est une femme qui sait « prier Dieu, [l]'aimer, coudre et filer » et quelqu'un qui ne va certainement pas le rendre cocu (Acte I, Scène 1).  Le public voit comment cet 'idéal' ne marche pas à la réalité.  Malgré le choix d'Arnolphe comme protagoniste, Molière montre au public d'autres idées avec Chrysalde, un ami, et Horace, son rival.  Ces personnages apprécient les vertus et l'esprit des femmes.

Molière critique les membres de la société qui insistent pour ne pas éduquer les femmes afin qu'elles gardent leur 'innocence.'  Les gens qui font cela, comme Arnolphe, perdront à la fin.  Agnès est un produit du couvent et des leçons d'Arnolphe qui l'y envoyée pour l'isoler du monde et préserver son innocence ; Molière la présente comme simplette au début.  Ses pensées et ce qu'elle dit sont faits exprès pour la comédie.  Par exemple, Agnès demande à Arnolphe si on fait des enfants par l'oreille (Acte I, Scène 1).  Même si tout le monde rit de cette grande exagération de l'ignorance, cette question est une représentation de son manque de faits notoires, ce qui est inacceptable.  « Ignorance, the darkened face of maidenly innocence, puts the finishing touch on a helplessness which her [Agnès'] poverty, her isolation, her puerility could not by themselves render absolute » (Gutwirth 352).  Agnès essaie de comprendre le monde autour d'elle, mais l'homme qui l'a élevée se moque de sa simplicité.  Arnolphe s'amuse avec ses idées bêtes, et il refuse de l'éduquer proprement.

Avant de montrer les Maximes de Mariage à Agnès, Arnolphe lui dit : « Votre sexe n'est là que pour la dépendance / Du côté de la barbe est la toute-puissance /  Bien qu'on soit deux moitiés de la société / Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité : / L'une est moitie suprême et l'autre subalterne » (Acte III, Scène 2).  Quoiqu'il ait adopté Agnès, Arnolphe est vraiment dépendante d'elle et obsédé avec son contrôle sur elle.  Ses paroles mettent de l'emphase sur son autorité, mais il a très peur pour sa propre réputation que sa femme le trompe.  Il l'a gardée pendant plus de dix années, et sa sexualité attire un rival lors d'une de ses absences.  Selon James F. Gaines, « [Arnolphe's] abiding fear of cuckoldry, which is far more here than a mere farcical theme » (Gaines 614).  Arnolphe réfère à ses efforts d'éviter le cocuage comme « noble dessein » (Acte IV, Scène 7).  A l'idée d'un rival, Arnolphe ressent de la panique parce qu'il craint de perdre son contrôle sur elle alors qu'Horace ne craint pas Agnès. 

Barbara Johnson montre les limites du féminisme chez Molière, qui donne à Agnès une fin heureuse.  Johnson soutient que « The liberation of the woman here occurs merely as a change of father.  Agnes will "belong" to Horace no less surely, although more willingly, than she would have "belonged" to Arnolphe » (Johnson 175).  Molière n'essaie pas de changer les structures patriarcales de son époque.  Johnson interprète que Molière suivait une définition du féminisme qui n'est pas subversive comme « something designed to make women happier » (Johnson 175).  Molière est féministe dans le contexte du dix-septième siècle, mais il ne pousse pas au-delà parce que le féminisme avait des contraintes à son époque.  La comédie finit bien pour Agnès ; elle parait heureuse à la fin parce qu'elle aime Horace.  Au dernier acte, on découvre Enrique, son vrai père qui crée un coup de théâtre.  Il condamne le destin à le forcer de quitter de sa femme fidèle, la mère d'Agnès.  Enrique se souvient de Chrysalde, qui est le frère de la mère d'Agnès, et il le consulte en déterminant si sa fille va se marier avec Horace.  Chrysalde conseille : « Le choix du fils d'Oronte est glorieux de soi; / Mais il faut que ce choix vous plaise comme à moi » (Acte V, Scène 7).  Enrique est aussi prêt que les autres à marier Agnès à quelqu'un sans la consulter.  Enrique n'a pas vu Agnès depuis son retour (il ne l'a pas vu pour plus de dix ans), mais il prend toutefois le destin de sa fille entre ses mains.  Il sait que Horace est le fils de son ami, Oronte, mais sans parler avec Agnès, il agit librement en prenant cette grande décision. 

Molière voulait aider les femmes en les donnant une éducation équivalente aux hommes.  Arnolphe s'assure de montrer à Agnès les choses qu'elle ne doit pas faire, les interdictions (Johnson 171).  Agnès lit à Arnolphe Les Maximes de Mariage et les Devoirs de la Femme Mariée.  Ce sont pleines de restrictions pour les femmes : par exemple, la quatrième maxime est « Sous sa coiffe, en sortant, comme l'honneur l'ordonne, / Il faut que de ses yeux elle étouffe les coups; / Car, pour bien plaire à son époux, / Elle ne doit plaire à personne » (Acte III, Scène 2).  En plus, les femmes ne doivent pas recevoir ni visiteurs (sauf leurs maris) ni cadeaux, et ne doivent pas faire de promenades.  « The Maximes he [Arnolphe] makes his ward recite are inimical to the equal, genteel marriage which was customary among the nobility, for they leave the woman no alternatives to ugliness, illiteracy, solitude, and subordination » (Gaines 619). 

Ces règles, qui sont trop restrictives pour Agnès, et ils sont ce qui cause Agnès d'imaginer le mariage avec Arnolphe.  Elle révèle plus tard que le mariage avec Arnolphe serait pénible, fâcheux et terrible.  Selon Marcel Gutwirth, Arnolphe pense que « Marriage is man's undoing. It is the unfailing recipe for that unnatural disaster: cuckoldry » (Gutwirth 353).  A cause de cela, il impose ces règles strictes sur sa femme.  

Toutes les émotions qu'Arnolphe ressent pour Agnès montrent son côté sexiste.  Que son humeur soit bonne ou mauvaise, il décrit les faiblesses du sexe féminin.  Quand il est heureux avec Agnès, il la vante pour son manque d'intelligence.  Lorsqu'Agnès lui a demandé si elle aurait pu faire plus avec son galant (autre que baiser les bras), Arnolphe répond « Non pas. Mais, pour guérir du mal qu'il dit qui le possède, / N'a-t-il point exigé de vous d'autre remède? » (Acte II, Scène 5).  Après l'avoir entendu ses récitations des Maximes du Mariage ou Les Devoirs de la Femme Mariée, Arnolphe pense heureusement à sa vie avec elle : « Je ne puis faire mieux que d'en faire ma femme. / Ainsi que je voudrai, je tournerai cette âme; / Comme un morceau de cire entre mes mains elle est, / Et je lui puis donner la forme qui me plaît »  (Acte III, Scène 3).  Arnolphe désire tourner l'âme d'Agnès en profitant de sa faiblesse dans la société.  En même temps, il se fâche contre Agnès quand il apprend qu'elle a jeté une lettre à Horace avec la pierre dans laquelle il lui a ordonné à jeter à lui. « Elle a feint d'être telle à mes yeux, la traîtresse, / Ou le diable à son âme a soufflé cette adresse. / Enfin, me voilà mort par ce funeste écrit. / Je vois qu'il a, le traître, embaumé son esprit, » (Acte III, Scène 5).  Arnolphe soupçonne les femmes qui écrivent, et il a beaucoup de frustrations avec les femmes en général.  Il pense qu'Agnès le trompe quoique ce soit lui qui essaie de la forcer à abandonner son galant pour se marier avec lui.

Le personnage de Chrysalde contrecarre celui d'Arnolphe.  Chrysalde a peur pour Arnolphe qui a choisi de se marier avec une jeune fille.  Dans la première scène il se moque d'Arnolphe qui préfère vivre avec quelqu'un d'honnête qui manque la beauté et l'esprit, et est stupide (Acte I, Scène 1).  Chrysalde essaie de conseiller Arnolphe en lui disant que dans la réalité c'est la nature, ou le destin, qui va décider la fidélité d'une femme : « Une femme d'esprit peut trahir son devoir, / Mais il faut, pour le moins, qu'elle ose le vouloir ; / Et la stupide au sien peut manquer d'ordinaire / Sans en avoir l'envie et sans vouloir le faire » (Acte I, Scène 1),  Chrysalde se rend compte que les femmes sont capables d'intelligence.  Roxanne Decker Lalande interprète que «…virtue and ignorance are incompatible concepts.  True moral character is always a function of willful and rational freedom of choice » (Lalande 3).  Il sait qu'on ne peut pas forcer la fidélité sur les femmes.  Bien qu'il ne paraisse pas pendant beaucoup d'autres scènes, Chrysalde agit comme la voix de la raison et de la sensibilité au début.  A la fin, Chrysalde est heureux qu'Arnolphe ait échoué avec son complot : « Allons dans la maison débrouiller ces mystères, / Payer à notre ami ses soins officieux, / Et rendre grâce au Ciel qui fait tout pour le mieux » (Acte V, Scène 9).  Il avait averti Arnolphe que les forces du destin déterminent tout. 

Le destin punit Arnolphe alors qu'il récompense les deux amants.  Agnès ressent un amour sincère pour Horace : « Il disait qu'il m'aimait d'une amour sans seconde, / Et me disait des mots les plus gentils du monde…je ne sais quoi dont je suis toute émue » (Acte II, Scène 5).  Arnolphe est fâché par ses sentiments puisqu'il n'avait pas considéré que l'amour était une partie intégrale du mariage.  Il est clair qu'il ne voulait pas être humilié par la traitrise d'une femme et qu'il veut façonner  une femme comme il lui plait, mais il ne parle pas d'amour sincère.  Molière se rend compte que l'amour est important pour un bon mariage et il a choisi de traiter les amants si bien. 

Agnès ne comprend pas qu'Arnolphe lui interdit les visites de son galant.  Elle a un amour loyal pour Horace mais en même temps, il faut qu'elle obéisse à sa figure de père Arnolphe.  Quand Arnolphe lui ordonne de jeter une pierre à son rival, Agnès trouve de l'astuce en elle-même pour obéir ces deux maitres (Johnson 177).  En jetant une pierre avec une lettre à Horace ce qui, selon Barbara Johnson, « shows the simultaneity of liberation and repression » (Johnson 179).  Cette lettre qu'Horace lit à Arnolphe est parcourue par un ton sombre.  En ce qui concerne la répression, Agnès craint d'avoir tort : « Comme je commence à connaître qu'on m'a toujours tenue dans l'ignorance, j'ai peur de mettre quelque chose qui ne soit pas bien, et d'en dire plus que je ne devrais » (Acte III, Scène 4).  Elle essaie nerveusement de se pousser au-delà de ses peurs.  En ce qui concerne la libération, Agnès se rend compte qu'elle est toujours tenue dans l'ignorance et qu'elle voudrait s'échapper sa maitre : « En vérité, je sais ce que vous m'avez fait, mais je sens que je suis fâchée à mourir de ce qu'on me fait faire contre vous, et j'aurai toutes les peines du monde à me passer de vous » (Molière Acte III, Scène 4).  Aussi, elle questionne la vérité des sentiments de son galant à cause des mensonges de son maitre (Johnson 179). « Agnès' generous and intelligent behavior, as recounted in Horace's récits, has truly dispelled the abject village-idiot identity which Arnolphe had fashioned for her » (Gaines 620-621).  Horace croit qu'Agnès peut apprendre et s'échapper l'ignorance qui est imposé sur elle par Arnolphe. 

La plus grande preuve que Molière donne une perspective féministe paraît quand Agnès trouve le courage de se défendre contre Arnolphe.  D'abord elle questionne ce qui le motive à crier après elle quand en fait elle suit ses instructions de se marier avec un homme pour éviter le péché.  Elle explique pourquoi elle ne l'aime pas et les raisons lesquelles elle est tombée amoureuse d'Horace.  Agnès se rend compte que parce qu'Arnolphe l'a gardée isolée l'étendue de son ignorance et va même jusqu'à se traiter de bête.  Agnès explique « C'est de lui que je sais ce que je peux savoir: / Et beaucoup plus qu'à vous je pense lui devoir »  (Acte V, Scène 4).  Elle reconnait qu'Horace va prendre soigne d'elle mieux qu'Arnolphe.  Sa libération dans cette manière agie comme un bon changement de sa vie isolée.

Agnès demande à savoir pourquoi elle ne devrait pas suivre son cœur avec l'alexandrin, « Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ? » (Acte V, Scène 4). A cause de sa lutte contre l'autorité d'Arnolphe, on peut simplement comprendre qu'elle manque de compréhension pour éviter l'amour.  Mais Molière a donné cette ligne à Agnès en exprès parce que c'est une femme. « Agnès' actions are essentially random and unforeseeable and her presence is equivalent to that of an amoral force » (Lalande 10).  Elle a des difficultés à contrôler ses désirs de plaisir.  Johnson confirme que la « principe de plaisir » force Agnès à agir selon ses instincts, ce qui peut lui nuire.  Molière fait ce qu'il peut pour sauver Agnès en l'amenant à Horace, qui a de bonnes intentions (Johnson 172). 

Horace a été heureusement surpris et impressionnée quand elle a jeté la lettre avec la pierre.  « L'amour sait-il pas l'art d'aiguiser les esprits? / Et peut-on me nier que ses flammes puissantes / Ne fassent dans un cœur des choses étonnantes? » (Acte III, Scène 4).  Horace se rend compte qu'il a été témoin d'une petite victoire d'Agnès.  La raison pour laquelle Horace veut se marier avec Agnès est meilleur et plus sincère que celle d'Arnolphe : l'amour. Il répond à la lettre en faisant tout ce qu'il peut pour la soustraire à la vue de 'Monsieur de la Souche,' un nom qu'Arnolphe se donnait pour s'élever de son statut dans la société.  Horace voulait secourir Agnès en dépit de son ignorance et son manque de confiance en elle-même.

Le féminisme de Molière était limité par les contraintes de son époque de la structure patriarcale, où les filles n'avaient fait beaucoup choisir leurs maris.  Molière donne à Agnès des forts sentiments pour Horace, mais elle n'a aucun rôle en arrangeant son mariage.  Molière a aidé la cause féministe de son époque en poussant pour la libéralisation de l'éducation des femmes.  Les personnages d'Horace et Chrysalde traitent mieux les femmes qu'Arnolphe, qui regarde Agnès part avec son rival à la fin.  Molière montre que Les Maximes de Mariage d'Arnolphe n'attirent pas les femmes d'esprit.  Agnès a un moment de libération pendant la pièce où elle montre beaucoup de courage en se défendant contre Arnolphe.  Cette fin avait quelques particularités qui manquent de prescriptions pour des changements de la structure patriarcale, mais Arnolphe est puni pour ses fautes et les deux amants seront heureux ensemble.  En jetant la lettre avec la pierre, Agnès a agi pour se libérer. 

Les thèmes de L'Ecole des Femmes restent importants aujourd'hui.  Les femmes avaient fait face à la discrimination pendant l'histoire entière du monde.  Les hommes empêchaient souvent les femmes de participer également dans la société.  Molière insiste sur le droit de l'éducation égale pour les femmes, et il a travaillé de donner les droits aux femmes.  Sans l'éducation, il aurait été très difficile d'obtenir les droits voter et travailler. 

Gaines, James F. « L'Ecole des Femmes : Usurpation, Dominance and Social Closure. » Papers on French Seventeenth Century Literature.  Vol. 9, Issue 11, pages 607-625.  Seattle: Department of Romance Languages and Literature.  University of Washington, 1982. 

Gutwirth, Marcel.  "Moliere and the Woman Question: "Les Precieuses ridicules, des femmes, L'Ecole Les Femmes savants."" Theatre Journal, Vol. 34, No. 3, pp. 345-359.  The Johns Hopkins University Press, 1982. <http://www.jstor.org/stable/3206924>.

Johnson, Barbara.  « Teaching Ignorance : L'Ecole Des Femmes. » Yale French Studies, No. 63, The Pedagogical Imperative : Teaching as a Literary Genre.  Yale University Press, 1982.  <http://www.jstor.org/stable/2929838>

Lalande, Roxanne Decker.  "L'Ecole des femmes: Marriage and the Laws of Chance." Intruders in the Play World:  The Dynamics of Gender in Moliere's Comedies.  Fairleigh Dickinson University Press, 1996.

Molière, Jean-Baptiste.  L'Ecole des Femmes. < http://site-moliere.com/pieces/femmes.htm>